Newsletter #19 : Les évènements et prochains rendez-vous de la rentrée 

La Coop des Communs croit au pouvoir transformateur des communs.
Ce sont des forces instituantes, c’est-à-dire « susceptibles de penser la réalité autrement et d’agir sur elle pour reconfigurer nos manières de faire collectif, de développer une analyse critique des rapports sociaux et de concevoir autrement un développement » [1] .
Tout en pressentant que les communs pourraient tirer parti de l’expérience organisationnelle et institutionnelle, longue et complexe, de l’économie sociale et solidaire, nous avons pensé que la philosophie et les pratiques des communs pouvaient revitaliser tout ou partie de l’ESS. Car nous sommes nombreux à aspirer à :

• un secteur bancaire coopératif qui pèserait vraiment sur les finalités du modèle financier français,
• un monde mutualiste où volontariat et engagement retrouveraient leur place dans les solidarités,
• des dispositifs associatifs de proximité pilotés par les personnes concernées sachant se dégager de l’instrumentalisation par la délégation de service public.

Tout simplement, nous recherchons la capacité collective à faire « les pas de côtés » au service de la transformation écologique et sociale que nous ne voyons pas apparaître dans une ESS qui semble davantage préoccupée de son poids dans les statistiques que par sa capacité à faire émerger d’autres façons de faire société.  
C’est pourquoi le modèle de « développement » que nous voulons servir vis-à-vis des générations futures est crucial. Ceci nous semble au cœur du modèle des communs. Dans notre conception de leur  pouvoir de transformation, les communs ne sont pas un additif à l’ESS. Pas plus que les femmes n’aspirent à être « accepté.e.s » dans un monde viril, les communs ne souhaitent être « ajoutés » ou « intégrés ».
Il ne s’agit pas non plus de les « faire passer à l’échelle » comme s’ils étaient dans un stade infantile. On ne crée pas plus de communs qu’on ne fait pousser les arbres en tirant sur les feuilles, pas plus qu’on ne fait naître une société « des communs » sur la seule base d’événements médiatiques. Pour La Coop des Communs, répondre aux questions du « avec qui et comment » avancer est centrale.
 
Avec des motivations diverses, certains promoteurs de politiques publiques baptisent de communs des objets sans saveur ni odeur. Les commoneurs ne maîtrisent pas toujours les enjeux de ces politiques et les analysent de façon différente selon leurs courants de pensée et d’action. Nombreux aussi sont ceux qui pensent courir plus vite que la « récupération ». L’histoire de l’ESS montre malheureusement que le pouvoir du capitalisme à revivre de sa critique et à s’étendre à de nouvelles sphères est immense.
 
La question du rapport de forces ne peut donc pas être éludée. C’est pour cela que nous avons décidé de tenter de retirer la substantifique moëlle de notre production collective depuis 2016. Il s’agit à la fois de trouver plus de bases aux alliances entre communs et mouvements de transformation sociale et de proposer des « politiques» en faveur des communs. Ce travail met en évidence une double gageure :  

• d’une part il faut beaucoup de courageuses et courageux pour constituer une force instituante dans un monde institué qui ne veut pas, n’a jamais voulu, voire ne voudra jamais de la puissance subversive des communs ;  
• d’autre part, il faut beaucoup de conviction et de modestie pour conjuguer le long terme et l’urgence, la visibilité médiatique, la complexité et la nuance.

 
C’est la conviction que des voies peuvent être imaginées au service des personnes et des collectifs qui sont à la manœuvre sur le terrain des luttes que nous sommes mis collectivement au travail. Il n’y aura jamais de communs sans commoneurs qui ont l’envie et la force de les faire vivre, dans la durée.
 
Tout simplement, La Coop des Communs tente de faire sa part dans l’idée de proposer et contribuer. Nous en parlerons notamment à notre Assemblée générale du 15 novembre. Notez la date, nous prévoyons des ateliers.